Responsabilité écologique et éducation intrafamiliale

Perceptions des enjeux, style de vie et transmission des valeurs et des pratiques dans un contexte de contraintes environnementales

Thèse en cours réalisée par Bouchra SOUALHI

En préparation depuis 2021 sous la direction de Geneviève Bergonnier-Dupuy, professeure d’université, vice-présidente d’université chargée de la recherche

L’État, l’école et les médias participent à la formation d’une conscience écologique fondée sur des principes moraux responsabilisant les individus aux enjeux environnementaux. Cette norme écologique, en se diffusant, exerce une influence sur l’ensemble de la société et contribue à normaliser les pratiques privées (Comby, 2015).

Si la norme écologique se manifeste principalement à travers des marqueurs économiques, matériels et pratiques telles les « éco-gestes », l’urgence du changement climatique et de la perte de biodiversité rend presque inappropriée la remise en question de ces pratiques (Barrey et al., 2016). L’impact idéologique des prescriptions éco-citoyennes est d’autant plus fort qu’il repose sur un processus de socialisation et d’intériorisation de normes visant à encourager des comportements conformes aux modèles dominants de préservation de l’environnement.

Ces prescriptions contribuent toutefois au renforcement des inégalités sociales en supposant que chacun puisse adopter de manière égale une conscience écologique et des pratiques éco-responsables. Cependant, ces comportements sont inégalement distribués (Comby & Grossetête, 2012 ; Coulangeon, 2004), dépendent des capacités individuelles (Wallenborn, 2007 ; Sen, 1993) ; et les catégories socio-économiques les moins favorisées sont davantage exposées aux inégalités environnementales (Deldrève, 2006).

Si la famille est considérée comme un espace privé qui contribue à la « construction » de ses membres (Durning, 2002 ; Pourtois, 1979), les institutions publiques ont également toujours influencé la formation de cet espace (Darmon, 1999), modifiant ainsi les systèmes de valeurs, les réflexivités et les pratiques éducatives (Zelem, 2010 ; Weber, 2006). La prise en compte de la problématique écologique par les familles implique une gestion et une appropriation sociale et éducative, allant au-delà de la dimension matérielle. En effet, alors que les parents se trouvent confrontés à une réalité complexe entre la nécessité de préparer l’avenir de leurs enfants et les défis posés par les normes écologiques, quels enjeux éducatifs cela soulèvent-ils ?

1/ Comment la problématique écologique réinterroge-t-elle le rapport que les familles ont à leur cadre de vie immédiat (perceptions, émotions) ?

2/ De quelles façons l’action publique environnementale contribue-t-elle en même temps à façonner et à agir sur les inégalités environnementales vécues par les familles ?

3 / Sur l’échelle de valeurs entre l’abondance et la frugalité, comment les familles négocient-elles leurs choix, leurs priorités et quelles transformations cela entraine-t-il dans leurs habitudes quotidiennes ?

4/ Comment l’enjeu environnemental redéfinit-il la distribution des rôles, les valeurs et les pratiques de transmission au sein des familles ?

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