Participer : Espaces, temps et mouvements favorisant la prise en compte de l’expression et des perspectives de l’enfant confié·e à l’aide sociale à l’enfance
Thèse réalisée par Elodie FAISCA
sous la direction de Gilles Séraphin, en co-encadrement avec Anna Rurka (en convention Cifre avec la ville de Paris).
Résumé :
En 1990, la France ratifie la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée le 20 novembre 1989 par l’Organisation des Nations Unies. Ce texte comporte plusieurs articles accordant à chaque enfant le droit de s’exprimer, d’être entendu·e et de voir son opinion considérée sur toute question l’intéressant. Au cours des dernières décennies, le système de protection de l’enfance français a connu d’importantes transformations afin d’intégrer les principes de ladite convention, notamment celui relatif à la participation, dans la loi, les institutions et les pratiques. Pourtant, celles et ceux qui étudient, évaluent, défendent la participation des enfants signalent régulièrement des écarts entre les principes, les pratiques et les expériences vécues par les enfants bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance. Plusieurs chercheurs et chercheuses considèrent que les recherches ne devraient plus seulement discuter de l’intérêt de la participation ou analyser les possibilités formelles qu’ont les enfants de prendre part aux décisions qui les concernent, mais pourraient s’immerger dans les pratiques quotidiennes afin de se concentrer sur les enjeux, facteurs et défis qui facilitent ou entravent la participation de l’enfant.
Dans cette perspective, cette thèse vise à comprendre comment, à quels moments et de quelles manières un·e enfant de 8 à 14 ans parvient à prendre part aux décisions qui s’élaborent par ou avec un·e référent·e de l’aide sociale à l’enfance. Il s’agit de saisir les conditions et les pratiques qui facilitent ou entravent ce qu’il et elle considère comme une expérience de participation significative.
Dans cette recherche, la participation et les décisions sont envisagées comme deux processus interdépendants, diachroniques, itératifs et situationnels. La méthode articule l’observation des pratiques quotidiennes de référentes de l’Aide sociale à l’enfance en direction d’enfants (pendant 6 à 18 mois) et des entretiens avec plusieurs des protagonistes impliqué·es au cours de ces mêmes interventions (enfant, parent, référente, professionnel·les d’autres services). L’analyse permet, en premier lieu, de rendre compte du caractère diachronique et situationnel des expériences de participation significative. Il s’agit de se concentrer sur les processus décisionnels observés et d’étudier la participation à partir de l’expérience de chaque enfant, pour chaque décision. L’analyse propose ensuite de saisir les facteurs qui entrent en jeu au sein des espaces au cours desquels l’enfant est vu·e, entendu·e ou narré·e par d’autres protagonistes. Les entretiens, les synthèses, les écrits professionnels et les audiences observées sont analysés afin de comprendre comment les contextes, les contenus et les formes d’expressions possibles au cours de ces pratiques influencent les processus étudiés. Enfin, dans une dernière partie de la thèse, une modélisation de la participation de l’enfant aux processus décisionnels est proposée.
Mots clés : Participation, protection de l’enfance, processus décisionnel, pratique professionnelle
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