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Protéger l’enfant à domicile : étude ethnographique des pratiques de placement à domicile en faveur du retour en famille

Thèse réalisée par Julie CHAPEAU,

sous la direction de Hélène Join-Lambert (en convention Cifre avec Enéis Conseil).

Doctorat européen : visiting student researcher à l’université de Bristol sous la direction d’Heather Ottaway et d’Elaine Farmer (Janvier-Août 2020)

Résumé :

Introduite par l’article 18 de la loi du 14 mars 2016, la question du retour au domicile des mineurs confiés à l’Aide sociale à l’enfance est aujourd’hui une préoccupation majeure de la puissance publique. Si les réponses mobilisées par les départements pour accompagner ce retour sont diversifiées, nombre d’entre eux ont fait le choix de développer le placement à domicile en ce sens. Ainsi, pour comprendre les mécanismes de protection à l’œuvre au cours de ce processus, cette recherche se centre sur les pratiques déployées dans le cadre de ces mesures de « placement à domicile », fondées sur l’octroi de droits de visite et d’hébergement élargis à l’un ou les détenteurs de l’autorité parentale (article 375-7 du CC et article L222-4-2 du CASF).

Tirant son inspiration de l’ethnographie institutionnelle, ce travail doctoral repose sur une étude ethnographique de neuf mois en immersion dans deux services de placement à domicile (0-6 ans et 6-18 ans), ainsi que des entretiens miroirs conduits avec les six familles suivies. Cette étude est complétée par des entretiens menés auprès d’acteurs nationaux et locaux de la protection de l’enfance et des rencontres avec d’autres services intervenant de manière renforcée au domicile.    

Confirmant l’hypothèse de l’impensé du retour en famille, cette thèse postule l’émergence d’un nouveau paradigme d’intervention que nous qualifions « d’éducation à la protection ». S’appuyant sur un écosystème d’intervention spécifique, marqué par la prégnance du domicile comme (non)-lieu d’intervention, cette approche se distingue par la mobilisation de méthodes assimilables au développement du pouvoir d’agir et plus encore par la spécificité du travail émotionnel des travailleurs sociaux au domicile des familles. Cette recherche doctorale vient ainsi plus globalement questionner la protection à domicile et ses déterminants, en portant une attention particulière aux réponses apportées aux très jeunes enfants.

Références

Breugnot, P. (2011). Les innovations socio-éducatives. Dispositifs et pratiques innovants dans le champ de la protection de l’enfance. Presses de l’EHESP; Cairn.info. https://www.cairn.info/les-innovations-socio-educatives–9782810900619.htm

Farmer, E. (2014). Improving reunification practice: Pathways home, progress and outcomes for children returning from care to their parents. British Journal of Social Work44(2), 348-366.

Ferguson, H. (2009). Performing child protection: Home visiting, movement and the struggle to reach the abused child. Child & Family Social Work14(4), 471-480.

Lenzi, C., & Virat, M. (2018). La place des émotions dans le travail socio-éducatif. Sociétés et jeunesses en difficulté, 20, Article 20. http://journals.openedition.org/sejed/8925

Le Bossé, Y. (2012). Sortir de l’impuissance : Invitation à soutenir le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités.

Smith, D. E. (2005). Institutional ethnography: A sociology for people. Rowman Altamira.

Thèse financée dans le cadre d’un contrat CIFRE 2017- 2020 avec Eneis by KPMG

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