Les défis de la coordination de services d’aide éducative et prévention spécialisée sur un territoire : places et rôles des usagers et acteurs de l’action
Thèse réalisée par Yann BARLET
sous la direction de Hélène Join-Lambert (en convention Cifre avec Arc-EA Olga Spitzer)
Résumé :
C’est à l’action en protection de l’enfance, et aux rôles et places des acteurs concernés, parent, enfant et professionnel, que s’intéresse notre étude, ceci en questionnant notamment les enjeux liés au(x) défi(s) d’un travail de coordination entre services de prévention spécialisée et d’aide éducative à domicile. Celui-ci, initialement soutenu par différents cadres (légal, politique, institutionnel, mais aussi par les modalités de conduite des actions) semble, d’après le constat des professionnels de terrain, ne pas être effective.
Ce constat, rapporté à diverses études sur les vécus des acteurs – le parent vivant un sentiment de honte (Sellenet, 2007), le professionnel « face à l’indicible » et engagé dans une vision du parent figé dans ces défaillances (Boutanquoi, 2015), et le jeune dont l’avis est trop souvent ignoré lorsqu’il est dissonant de celui des professionnels (Robin, 2010) – et sur leurs interrelations – notamment entre parents et professionnels qui entretiennent un rapport « dont la tonalité reste toujours repérable par un axe rivalité-complémentarité » (Fablet, 2008) – nous amène à questionner un ensemble de causes possibles, et potentiellement conjuguées, liées aux stratégies individuelles mises en œuvre mais aussi à l’incidence des relations intra-familiale et interservices et aux modalités d’alliances dans ces deux univers.
C’est donc en s’attachant à déterminer, décrire puis analyser sur plusieurs territoires parisiens les enjeux auxquels se confrontent les acteurs concernés dans la mise en place des actions, notamment dans leurs interrelations, que notre recherche souhaite d’une part, questionner le rôle et la place de l’ensemble des dits acteurs et d’autres part, pouvoir être force de proposition à l’amélioration de la mise en œuvre de ces missions d’utilité sociale.
Soutenue par le biais d’une convention CIFRE par deux associations parisiennes en charge de ces mesures, Arc-EA et Olga Spitzer, cette recherche est basée sur un recueil de données qualitatives dans une perspective d’étude diachronique et systémique, souhaitant notamment considérer la place des « acteurs faibles » (Payet et Al. 2008) et permettant l’appréhension d’un système de rapports dans lequel les rôles et places des différents acteurs (liés par interdépendances) sont négociés et modifiés au cours du temps (Gardella, 2017).
Références
Boutanquoi, M. (2015). La « parentalité » est-elle une notion utilisée par les professionnels ? Dialogue, 207(1), 57.
Gardella, É. (2017). Sociologie de la réflexivité dans la relation d’assistance. Le cas de l’urgence sociale. Sociologie du travail, 59(3).
Fablet, D. (2008). L’émergence de la notion de parentalité en milieu(x) professionnel(s). Sociétés et jeunesses en difficulté, Printemps 2008 (5).
Payet, J.-P., Giuliani, F., & Laforgue, D. (2008). La voix des acteurs faibles de l’indignité à la reconnaissance. Rennes : Presses universitaires de Rennes.
Robin, P. (2010). Mesures de protection de l’enfance. Le point de vue des jeunes. Les Cahiers Dynamiques, 46(1), 43‑51.
Sellenet, C. (2007b). La reconnaissance de la place des parents dans les institutions de protection de l’enfance en France. La revue internationale de l’éducation familiale, 21(1), 29.
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