Les besoins des adolescentes placées hors de leur famille : point de vue d’adolescentes, de parents et d’intervenants français et québécois

  • Chercheur⋅es équipe engagé⋅es:  CREF : S. Euillet, H. Join-Lambert, GRISE (Université de Sherbrooke) : G. Paquette, N. Lanctôt
  • Dates recherche: 2016-2018
  • Recherche financée par le Conseil franco-Québécois de coopération universitaire

Descriptif en résumé

Notre projet portait sur les besoins d’adolescentes en difficulté qui étaient placées hors de leur famille par les services de la protection de l’enfance. Les études identifient des cibles d’intervention à prioriser représentant autant de besoins se basant sur les difficultés qui marquent le parcours de vie des adolescentes placées (ex.: agression sexuelle subie, isolement social, ruptures relationnelles, symptômes dépressifs, etc.) (Walker et al., 2015). Dans le cadre de ce projet, nous voulions donner la parole aux adolescentes et aux actrices et acteurs de leur entourage. Notre perspective misait sur ce que les adolescentes et les acteurs et actrices de leur entourage souhaitent ou craignent en lien avec leur devenir pour inférer les besoins; en se centrant essentiellement sur la dimension subjective du vécu. Les objectifs étaient donc de : 1- Recueillir les perceptions sur les besoins importants à combler pour favoriser le développement des adolescentes placées en protection de l’enfance au Québec et en France auprès des adolescentes placées, de parents d’adolescentes placées et d’intervenant.es œuvrant auprès de ces adolescentes et de ces familles; 2- Recueillir les craintes et les espoirs face à l’avenir, particulièrement face à la fin du placement et la transition vers l’âge adulte. Pour ce faire, un partenariat a été mis en place en France avec 4 foyers éducatifs (dépendants de 2 grandes associations) et avec Le Centre jeunesse Québec – Institut universitaire au Québec. Au total, 35 adolescentes placées âgées de 16 à 18 ans ont été rencontrées lors d’entretiens individuels (15 en France et 20 au Québec). De plus, 22 professionnel.les intervenant auprès d’elles ont été interrogés, lors de 4 focus group, en France et 15 parents d’adolescentes placées au Québec ont été rencontrés. Une méthodologie commune a été élaborée par les deux équipes de recherche, basée sur le modèle théorique des sois possibles de Erickson (2007) dans l’optique de faire une analyse conjointe des données obtenues au Québec et en France.

Résultats principaux:

Besoins des adolescentes lors du placement

Six besoins principaux ont été identifiés: besoin d’une relation de confiance, d’être reconnue dans son individualité ; d’être apaisée face à la transition vers la vie adulte ; de soutien familial et social ; de stabilité ; d’encouragements et d’espoirs.

Espoirs et craintes des adolescentes face à leur futur 

les participantes souhaitent « aller mieux » et avoir davantage de positif dans leur vie. Elles craignent toutefois que tout puisse basculer sur le coup de leurs mauvais choix ou du destin.

Point de vue des intervenant.es

Les professionnel.les ont besoin de temps pour accompagner ces jeunes, de reconnaissance de leur travail et de leur investissement dans la relation éducative.

Point de vue des parents

Les parents ont exprimé très peu d’espoirs face au futur de leur fille et plusieurs s’imaginent même des scénarios catastrophes pouvant mener jusqu’à la mort de leur fille.

Retombées 

Ce projet s’inscrivait dans l’héritage des travaux de Paul Durning qui, dès 1982, organisa la tenue des rencontres internationales franco-québécoises de Nanterre et a ensuite publié sur les pratiques socioéducatives françaises et québécoises déployées au sujet de l’enfance en danger, leurs convergences et divergences. Le présent projet a permis de poursuivre et de consolider la coopération franco-québécoise sur les pratiques de placement entre deux groupes de recherche, soit le Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE) de l’Université de Sherbrooke et le Centre de recherches en éducation et formation (CREF), Université Paris Nanterre. La professeure Nadine Lanctôt, co-chercheuse québécoise de ce projet a d’ailleurs participé à l’école d’été du master ADVANCES tenue à l’Université Paris-Nanterre à l’été 2016 à titre de professeure invitée. Trois étudiantes française et québécoises ont profité de cette expérience pour acquérir des compétences en recherche.

Communications

La recherche a donné lieu à plusieurs communications dont :
Euillet S., Join-Lambert H. : Les besoins d’adolescentes vivant en foyer : leur point de vue sur un bien-être possible.Les adolescent(e)s d’aujourd’hui : penser leur bien-être en contexte scolaire et hors scolaire, Université St Etienne, colloque en ligne 19-20 mai 2021

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