De l’écoresponsabilité dans les quartiers prioritaires de la ville : que disent les adolescents et jeunes adultes de cette injonction à la modification profonde de leurs modes de vies ?

Thèse de doctorat d’Anaïs Martin sous la direction de Geneviève Bergonnier-Dupuy et le co-encadrement d’Anna Rurka.

Mots clés : Anthropocène ; écoresponsabilité ; écocitoyenneté ; sobriété ; inégalités sociales et environnementales ; pauvreté ; quartiers prioritaires de la ville ; adolescence/jeunes adultes. 

Les experts du GIEC ne cessent d’alerter, depuis les années 1970, quant à l’augmentation de l’effet de serre et au risque que cela représente pour humains et les écosystèmes. Une situation qui représente un risque d’accroissement des vulnérabilités et qui est à replacer dans le contexte de l’anthropocène (l’âge des humains), période durant laquelle l’humain exerce un impact sur l’environnement naturel. Le concept d’anthropocène met ainsi l’accent sur la responsabilité anthropique du dérèglement climatique. 

Certaines études (Rapport de l’institut Français de l’environnement, 2006 ; Chaumel, La Branche, 2008 ; Emelianoff, 2008 ; note de cadrage du rapport CNLE, 2023) montrent que les personnes vivant en situation de pauvreté sont les plus concernées par les inégalités environnementales regroupant inégalités territoriales, inégalités face à l’exposition aux nuisances et aux risques, inégalités du pouvoir d’agir sur l’environnement et inégalités d’accès à des services. 

Alors que l’éco responsabilité se pose à différentes échelles, des Etats au simple citoyen, l’injonction à la sobriété, entendu depuis les années 2000 comme un mode de consommation responsable indispensable pour atteindre une empreinte écologique soutenable, est faite à tous les citoyens sans considération du niveau de vie de chacun. 

Compte tenu de cela, nous souhaitons recueillir le point de vue d’habitants de Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) à propos des injonctions à la sobriété. Dans le cadre de ce projet de thèse, nous souhaitons plus particulièrement nous tourner vers les plus jeunes (14 à 24 ans). Selon l’INSEE, 40 % de la population des QPV en France métropolitaine a moins de 24 ans. 

Que pensent, cette partie de la population des QPV, de l’injonctions à transformer leurs modes de vies ? De quel niveau d’information disposent-ils à ce propos ? Se sentent-ils concernés par cela ?

Bibliographie
Deldrève, V. Lewis, N. Moreau, S. Reynolds, K. (2019). Les nouveaux chantiers de la justice environnementale. VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, 1(19).Fourniau, J., Blondiaux, L., Bourg, D. & Cohendet, M. (2022). La démocratie écologique: Une pensée indisciplinée. Hermann.
Jouzel, J. Michelot, A. (2020). Quelle justice climatique pour la France ?. Revue de l’OFCE, 165(1), 71-96.
Larrère, C. (2009). La justice environnementale. Multitudes, 1(36), 156-162.
Macé, E. (2022). L’approche sociologique de l’Anthropocène : un nouveau cadre historique des rapports sociaux. Les Cahiers de Framespa, 40.
Villalba, B. (2016). Sobriété : ce que les pauvres ont à nous dire. Revue Projet, 1(350), pp. 39-49.

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