Soutenance de thèse d’Elodie Faisca : « Participer : Espaces, temps et mouvements favorisant la prise en compte de l’expression et des perspectives de l’enfant confié·e à l’aide sociale à l’enfance »
Elodie Faisca a soutenu sa thèse le vendredi 27 septembre 2024 à l’UPN.
Membres du jury :
Monsieur Karl Hanson, Professeur ordinaire en droit public, Université de Genève : Rapporteur
Monsieur Gilles Monceau, Professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation, Université de Cergy : Rapporteur
Madame Maria Àngels Balsells Bailon, Professeure titulaire de pédagogie, Faculté d’éducation, psychologie et travail Social, Université de Lleida : Examinatrice
Monsieur Martin Goyette Professeur titulaire à l’École nationale d’administration publique de Montréal : Examinateur
Madame Isabelle Lacroix, Maitresse de conférences en sociologie, Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines : Examinatrice
Madame Anna Rurka, Maitresse de conférences en sciences de l’éducation et de la formation, Université Paris Nanterre : Co-encadrante
Monsieur Gilles Séraphin, Professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation, Université Paris Nanterre : Directeur
Résumé de la thèse
En 1990, la France ratifie la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée le 20 novembre 1989
par l’Organisation des Nations Unies. Ce texte comporte plusieurs articles accordant à chaque enfant le
droit de s’exprimer, d’être entendu·e et de voir son opinion considérée sur toute question l’intéressant. Au
cours des dernières décennies, le système de protection de l’enfance français a connu d’importantes
transformations afin d’intégrer les principes de ladite convention, notamment celui relatif à la participation,
dans la loi, les institutions et les pratiques. Pourtant, celles et ceux qui étudient, évaluent, défendent la
participation des enfants signalent régulièrement des écarts entre les principes, les pratiques et les
expériences vécues par les enfants bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance. Plusieurs
chercheurs et chercheuses considèrent que les recherches ne devraient plus seulement discuter de l’intérêt
de la participation ou analyser les possibilités formelles qu’ont les enfants de prendre part aux décisions
qui les concernent, mais pourraient s’immerger dans les pratiques quotidiennes afin de se concentrer sur
les enjeux, facteurs et défis qui facilitent ou entravent la participation de l’enfant.
Dans cette perspective, cette thèse vise à comprendre comment, à quels moments et de quelles manières
un·e enfant de 8 à 14 ans parvient à prendre part aux décisions qui s’élaborent par ou avec un·e référent·e
de l’aide sociale à l’enfance. Il s’agit de saisir les conditions et les pratiques qui facilitent ou entravent ce
qu’il et elle considère comme une expérience de participation significative.
Dans cette recherche, la participation et les décisions sont envisagées comme deux processus
interdépendants, diachroniques, itératifs et situationnels. La méthode articule l’observation des pratiques
quotidiennes de référentes de l’Aide sociale à l’enfance en direction d’enfants (pendant 6 à 18 mois) et des
entretiens avec plusieurs des protagonistes impliqué·es au cours de ces mêmes interventions (enfant,
parent, référente, professionnel·les d’autres services). L’analyse permet, en premier lieu, de rendre compte
du caractère diachronique et situationnel des expériences de participation significative. Il s’agit de se
concentrer sur les processus décisionnels observés et d’étudier la participation à partir de l’expérience de
chaque enfant, pour chaque décision. L’analyse propose ensuite de saisir les facteurs qui entrent en jeu au
sein des espaces au cours desquels l’enfant est vu·e, entendu·e ou narré·e par d’autres protagonistes. Les
entretiens, les synthèses, les écrits professionnels et les audiences observées sont analysés afin de
comprendre comment les contextes, les contenus et les formes d’expressions possibles au cours de ces
pratiques influencent les processus étudiés. Enfin, dans une dernière partie de la thèse, une modélisation
de la participation de l’enfant aux processus décisionnels est proposée.
Mots clés : Participation, protection de l’enfance, processus décisionnel, pratique professionnelle.